Histoire
La vallée du Suran est habitée depuis très longtemps, en témoignent les vestiges, encore existants aujourd’hui, de l'aire paléolithique (néandertal, -650.000 à -120.000) à l'âge des métaux (Gaule celtique, -2.200 à -52).
Lors de guerre des Gaules, entre -58 et -51, une voie romaine secondaire reliait les rives de l’Ain, à l’actuelle Franche-Comté par la vallée du Suran. Vers le hameau de Marcou, elle croise une autre voie venant de Lyon (Lugdunum) et se dirigeant vers les montagnes du Jura, qu’on appellera plus tard « le grand chemin de Lyon ». Cette borne miliaire de l'époque est encore visible aujourd'hui à Germagnat :
C'est aux alentours du IXe siècle que naît le village de Chavannes ("les cabanes").
Jusqu'au XVIIe siècle, au fil de multiples remaniements territoriaux mêlés de conflits, les communes historiques de Chavannes et Germagnat seront tour à tour partagées entre l'empire germanique, la Suisse, la Franche-Comté, la Bourgogne, la Savoie, l'Espagne la France de l'époque. En effet, leur situation géographique stratégique feront d'elles les témoins et souffre-douleur de ces innombrables alliances, successions et guerres. Le village de Chavannes avait cet aspect :
C'est en 1678 que les communes de Chavannes et Germagnat deviennent définitivement françaises. Deux ans plus tard, elles rejoignent le département nouvellement créé de l'Ain.
Au début du XIXe siècle, l'histoire du village était résumée ainsi (extraits, avec l'orthographe d'époque) :
"CHAVANNES, commune en montagne, arrosée par la rivière de Suran, se trouvoit à l’extrême frontière avant la dernière conquête de la Franche-Comté par Louis XIV, en 1674. Elle étoit alors entourée de murailles flanquées de grosses tours. Elle avoit une collégiale. Les Espagnols y tenoient garnison. Pendant les longues guerres que Louis XIII eut à soutenir contre eux, les Bressans ne pouvoient opposer aucune résistance régulière aux Francs-Comtois. Ils n’avoient même, à leur portée, aucune place de sureté ; ils eurent donc beaucoup à souffrir. Les pillages, les dévastations recommençoient sans cesse, sans que les nôtres fussent en mesure d’user de représailles. (...) La plus belle cloche, qui existait encore en 1791 au clocher de l’église paroissiale de Bourg, avoit été prise, pendant les anciennes guerres par les Bressans à Chavannes. Elle a été fondue avec les autres à la fonderie de Pont de Vaux, pour être convertie en canons.
Depuis que la ville de Chavannes a cessé d’être frontière, elle a perdu ses tours et ses murailles (...).
Chavannes a été chef-lieu de canton jusqu’en l’an 10 ; c’est le seul qui ait été supprimé dans l’arrondissement de Bourg. Les communes qui le composoient ont été réparties sur trois cantons (...).
La population totale de la Commune de Chavannes est de 1,063 individus (...). Cette commune comprend six hameaux, savoir : D’huis, Rosy, Ceillat, Corcelle, Chavuissiat le Grand, Chavuissiat le Petit."
Durant ce même siècle, Chavannes entame nombre de transformations majeures visant à la transition d'un mode d'agriculture "de subsistance" à un mode économique plus structuré, avec l'extension du village au-delà des anciens murs, la réfection des ponts et des puits, construction de la mairie-école...
Ces modernisations donnent lieu à la création de l'une des deux fruitières du Revermont en 1846, qui fut une avancée très importante.
Jusqu’en 1872, la population de la commune historique de Chavannes restera supérieure à 1000 habitants.
Cette première partie de l'histoire de la commune est détaillée et illustrée dans ce dossier réalisé à l'occasion des Journées du Patrimoine de 2015.
La suite de l'histoire des communes historiques de Germagnat et Chavannes sera publiée prochainement.